MALADIES : FICHES TECHNIQUES
La Néosporose

Quel est l’agent pathogène responsable ?

Neospora caninum est un parasite de la famille des coccidies. 
Il touche la plupart des mammifères domestiques et sauvages : bovins, ovins, caprins, chiens, chats, rongeurs, cervidés…

Comment ça se transmet ?

Le parasite est transmis de deux façons:

TRANSMISSION HORIZONTALE :

En consommant de l’herbe, de l’ensilage ou de la paille souillés par des déjections de chiens ou renards infectés.  Si la vache est gestante, notamment en cas d’infection dans la seconde moitié de  gestation, il y a un risque de transmission au fœtus. Dans ce cas, il n’y a en général pas d’avortement mais le fœtus devient porteur à vie du parasite avec possibilité de réactivation de l’infection. En revanche, il semble que les veaux suivants de la vache ainsi contaminée ne seraient pas forcément affectés.

TRANSMISSION VERTICALE :

De la mère au fœtus. La transmission de vache à veau via le placenta est quasi systématique si la mère est née infectée. C’est le mode de transmission le plus fréquent mais également le plus facile à maîtriser. Là aussi, les bovins infectés le restent à vie.

La néosporose n’est pas transmissible à l’homme.

Quels sont les symptômes?

La néosporose serait responsable de 10 à 25% des avortements bovins.
Elle est également fortement suspectée de provoquer des avortements chez d’autres ruminants domestiques ou sauvages, ainsi que chez les juments.
Les hôtes définitifs sont les canidés (chiens et renards).
Souvent la transmission de la mère au veau pendant la gestation se produit sans provoquer de symptôme chez ce dernier.

 Néanmoins, des avortements peuvent se produire. Ils interviennent généralement entre le 5ème et le 7ème  mois de gestation mais sont possibles dès le 3ème mois. Ils sont généralement sporadiques mais peuvent survenir de manière répétée.

 Le fœtus peut mourir, le veau peut également être mort-né. S’il naît vivant, il peut présenter des troubles nerveux, une perte d’équilibre, une déviation du globe oculaire, des déformations diverses telles que la contracture des membres. Il peut encore présenter un retard de croissance important.

Comment établir le diagnostic?

En cas de suspicion, une sérologie individuelle positive sur une vache avortée n’implique pas forcément que l’avortement est lié à la Néosporose, mais uniquement que la mère est effectivement porteuse de la Néosporose. Cette femelle n’est pas à conserver pour la reproduction car sa descendance risque d’être également infestée.

En cas de série d’avortements, pour savoir si l’avortement est réellement dû à la Néosporose, et si la sérologie est positive, on conseille de :

  • faire un sondage sérologique sur plusieurs femelles (dont primipares) appartenant au lot concerné par la série d’avortements (se renseigner auprès du GDS).
  • et/ou faire réaliser une analyse PCR sur le cerveau de l’avorton (éventuellement cœur, rein ou poumon si le fœtus a moins de 6 mois). 

Comment maitriser la maladie dans mon cheptel?
Comment l’éviter?

Il n’y a pas de traitement ou de vaccin.

En cas de contamination avérée, le GDS vous proposera d’ouvrir un plan de maîtrise :

  • S’il y a des avortements répétés avec au moins 2 sérologies positives (sur 1 an),
  • Ou si l’on a une PCR positive sur encéphale d’avorton,
  • Ou si l’on a une sérologie positive sur plus de 3 femelles en 1 an.

Les deux modes de contamination peuvent coexister.

  • En cas de contamination verticale : il faut envisager la réforme de la ou des lignées concernées ou l’engraissement des veaux des vaches positives.
  • En cas de contamination horizontale : 
    • empêcher l’accès des chiens aux stocks de fourrage, de nourriture, aux aires d’alimentation,  d’abreuvement ;
    • empêcher les canidés d’ingérer les placentas contaminés : essayer de faire vêler les vaches connues positives en stabulation et récupérer rapidement les délivrances pour les détruire (bacs à équarrissage, ou enterrées à plus de 60 cm de profondeur).

Par ailleurs, le plan prévoit de maintenir pendant au moins 2 ans la détection par tests sérologiques des génisses nées et à naître non contrôlées au 1er dépistage.

La prévention : test à l’introduction
Dans le cadre d’un plan de maîtrise, notamment si des animaux positifs sont réformés, il est cohérent de tester les femelles introduites pour éviter la recontamination du cheptel par cette voie.
Les animaux peuvent être testés à tout âge. La mise en œuvre d’une telle procédure peut se faire sous couvert d’un billet de garantie conventionnelle avec le vendeur (cf.document téléchargeable).