La Besnoitiose

Quel est l’agent responsable ?

La besnoitiose est une maladie parasitaire dû à un parasite microscopique du groupe des coccidies besnoitia besnoiti parasite spécifique des bovins.

Comment ça se transmet ?

Ce parasite présent dans la peau des bovins se transmet de bovin à bovin par proximité suite à la piqûre d’insectes piqueurs de sang (taons, stomoxes) porteurs du parasite mais aussi par l’utilisation d’aiguilles à usage multiple . L’insecte ou l’aiguille ne joue qu’un rôle de vecteur passif entre un animal contaminé et un animal sain sur quelques heures uniquement.

Taons – photo C. Lantuejoul
Stomoxes – photo C. Lantuejoul

L’introduction de bovins infectés dans une zone non infectée est ainsi la seule voie d’introduction du parasite dans les élevages .

Quels sont les symptômes ?

Les animaux contaminés par le parasite de la besnoitiose n’expriment pas tous des symptômes cliniques. Cette maladie se développe en trois phases.

La première phase est appelée phase fébrile et se déroule du 3ème au 10ème jour après la contamination les symptômes de cette phase sont l’isolement de l’animal, des larmoiements, du jetage (écoulements clairs), un animal essoufflé, de la fièvre, la congestion des muqueuses, la crainte de la lumière vive.

La seconde phase est la présence d’œdème. Cette phase se déroule entre 1 et 2 semaines après la contamination, les symptômes de cette phase sont un œdème bien visible au niveau de la tête et aux extrémités des membres, des déplacements difficiles, pour les mâles une hypertrophie testiculaire.

La troisième phase est la phase de dépilation et de sclérodermie cette phase se déroule à partir de la 6éme semaine après la contamination. Les symptômes sont un épaississement cutané durable (semblable à une peau d’éléphant), des crevasses aux articulations, des dépilations diffuses, un amaigrissement, l’apparition possible de kystes sur le sclère oculaire (blanc de l’œil).

P. Jacquiet

Comment établir un diagnostic ?

En début d’évolution de la maladie, les symptômes sont souvent assez diffus, le diagnostic clinique est donc assez compliqué à réaliser. Le diagnostic de cette maladie s’effectue uniquement par sérologie individuelle (mise en évidence des défenses immunitaires de l’animal), mais la maladie n’est détectable qu’à sa troisième phase sois 6 semaines après la contamination de l’animal. La première sérologie positive dans un élevage doit impérativement être confirmée par un test Western-Blot (confirmation de la maladie).

Comment maîtriser la maladie dans mon cheptel ?

Dès qu’il y a un risque de besnoitiose, il faut isoler les animaux suspects de suite et les rentrer en bâtiment s’ils sont en pâture. Il faut souvent isoler l’ensemble du groupe car certains animaux ne manifestent pas de cas clinique mais sont eux aussi infectés, la vitesse de diffusion de la maladie (en présence de vecteurs) étant très rapide (30% de contamination en une année avec un animal introduit positif). Une distance minimum est nécessaire (au moins 25 mètres et idéalement 100 mètres) entre des animaux contaminés et des animaux sains. Aucun traitement spécifique n’existe contre la besnoitiose bovine. La mise en place d’un protocole de dépistage sera important afin d’identifier l’ensemble des animaux touchés. Il faudra alors réaliser un contrôle sérologique de tous les animaux de plus de 6 mois. Ce contrôle sera effectué de préférence entre décembre et mars, période d’inactivité des vecteurs pour éviter de passer à côté d’un animal récemment contaminé. Une enquête épidémiologique sera dans ce cas mise en place avec le vétérinaire et le GDS. La mise en place d’un plan d’assainissement suppose de créer une stratégie d’élimination des animaux infectés. Il est important de moduler la stratégie en fonction de différents critères : la situation initiale, la capacité d’élimination, la possibilité de conduite en lots séparés, les risques de contamination du voisinage et la capacité à gérer la recontamination.

Les conditions de réussite du plan d’assainissement sont une gestion collective, une évaluation de l’environnement, une exhaustivité de l’enquête épidémiologique, la rapidité des actions, une gestion des isolements et des sorties des animaux. Un cheptel est considéré comme assaini si les contrôles sérologiques de deux années consécutives sont négatifs.

Comment l’éviter ?

Cette maladie est émergente en France et est présente maintenant sur de nombreuses régions de façon plus ou moins importante. Une zone d’émergence a été assainie en Loire Atlantique grâce à la mobilisation des éleveurs. Le foyer de Loire Atlantique a été une des premières zones de France assainie par rapport à cette maladie.
Les achats sont la seule voie d’introduction de la maladie en élevage. Il est donc important de tester ces animaux introduit en besnoitiose notamment lorsqu’ils viennent d’autres régions.

Témoignage d’un éleveur de Loire-Atlantique